Temanus, des montres polynésiennes !
Emmanuel Faaitoa est un mix entre un papa Tahitien de Mahina et une maman Française de Morteau, à la frontière Suisse. Il a eu la chance de voyager entre ses deux pays, et a développé la première marque de montres polynésiennes : Temanus. Fier de ses origines, il apporte une touche d’exotisme dans les salons internationaux. Hommes de Polynésievous présente l’homme qui vend des montres dans une noix de coco.
Emmanuel Faaitoa est né il y a 51 ans, dans LA région française de l’horlogerie. Il a eu une enfance partagée entre les sapins et les cocotiers, et une vie rythmée par le tic-tac de l’horlogerie de Morteau et le reflux des vagues de la pointe Vénus. Et puis à 16 ans, il se met à dessiner des montres qu’il mariait à la perle. Des croquis dont il ignorait la valeur jusqu’à il y a 11 ans.
Un Franc-Comtois Tahitien dans l’horlogerie
A 40 ans, Emmanuel a déjà 17 ans de carrière dans une société de fabrication de pièces pour l’horlogerie. « Pour réaliser de l’horlogerie il faut minimum 80 pièces ». Pendant qu’il façonnait ses éléments il se disait que quelqu’un, quelque part à Tahiti, aurait imaginé comme lui une montre avec une perle pour bouton poussoir. Mais ce n’était pas le cas.
« Je me suis dit que si cela ne se fait pas, c’est peut-être parce que c’est pour moi ! ».
Il décide donc de quitter son travail en Suisse, de déposer des brevets pour sa montre et de lancer sa marque « Temanus Tahiti », bien conscient de n’avoir rien inventé, mais d’être le premier à déposer une marque polynésienne. Ses amis Suisses le traitent de fou ! « Tu es parti à 18 000 kilomètres pour faire des montres, dans un pays où ils n’en ont pas besoin ! » Peut-être, mais Emmanuel est fier de porter à son poignet un produit qui représente « ses parents, ses deux pays, ses origines ».
Une décennie plus tard, et des partenariats signés avec des enseignes comme Lip, qui compte parmi les noms emblématiques de l’horlogerie bisontine, Emmanuel continue à voyager entre ses deux pays, nourri par l’enthousiasme de ses interlocuteurs à la vision de ses produits.
" Temanus ", artisan de l’excellence
A force de persévérance, il rencontre de grandes maisons d’horlogerie prêtes à le suivre dans son aventure. Soutenu par son ami Théo Sulpice, un Polynésien installé à Paris, Emmanuel expose à tous les événements nationaux : 24 heures du temps, Grande halle horlogère, foires, salons et événements éphémères.
Inlassablement il répète, qu’hormis le mécanisme, tout dans ses montres est polynésien : la nacre, le bracelet, l’emballage, la noix de coco customisée en boite à bijoux… Une touche exotique qui lui vaut d’être connu en Suisse ou en Europe comme celui qui vend une montre dans une noix de coco ! Une singularité qui séduit immanquablement la clientèle étrangère.
« Les étrangers en sont friands ! »
Emmanuel est fier que son produit emploie un réseau d’artisans du fenua, du technicien au nacrier, en passant par le perliculteur et le préparateur de noix de coco. Notre horloger rêve et concrétise de beaux projets, comme de produire la première montre automatique polynésienne, avec de très beaux partenariats au niveau de l’assemblage.
« On est dans du mouvement automatique, avec Besançon qui traitera cette partie-là. Pour les sceptiques sur la finesse de la nacre, je garantis que son épaisseur a été étudiée pour un port quotidien de la montre. »
Manu envisage de plus en plus de s’installer en Suisse où il a davantage de succès, tout en maintenant son réseau à distance. Son rêve de faire de ce bijou d’homme un produit d’excellence l’anime au quotidien, et à ceux qui se lancent dans leur activité, il aimerait dire : « Lâchez-vous, créez ! Quelle satisfaction de voir son produit porté par autrui, et si vous pouvez le partager, c’est encore mieux ! »
Jeanne Phanariotis
Rédactrice web
© Photos : Hommes de Polynésie
