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Tendances

Emmanuel, de recruteur spécialisé High Tech à Webmarketeur

Emmanuel, de recruteur spécialisé High Tech à Webmarketeur

Publié le 19 février 2018

À la fin des années 90, le secteur du numérique connait un essor tel que l’on voit fleurir de jeunes start-up high Tech un peu partout. Depuis une vingtaine d’années, Emmanuel fait partie de ceux qui ont misé sur la richesse des relations humaines et sur ce domaine du numérique qui révolutionne notre manière d’interagir avec notre environnement. Hommes de Polynésie est allé à sa rencontre.

Un parcours original et atypique

Emmanuel a grandi en région parisienne. Il est passionné d’informatique depuis son plus jeune âge, mais son intérêt pour les gens est tel qu’il décide de faire des études de sociologie et d’anthropologie.

« En anthropologie, j’avais étudié la culture polynésienne et en particulier la notion de gentillesse. Est-ce possible que ce soit culturel ? La vie m’a donné la chance de le découvrir en vrai. »

À 21 ans, il interrompt son cursus d’études et ouvre un cabinet de recrutement spécialisé High Tech, en pleine période du pic d’engouement pour les Start up.

« J’ai rencontré mon premier patron lors d’un entretien pour un stage. Notre relation de travail était très riche. Il m’a proposé d’être cogérant dans ce cabinet de recrutement et m’a appris la gestion, la stratégie, le management. C’est aussi lui qui m’a fait découvrir la Polynésie. »

Dans le domaine des Relations Humaines, où l’on est très connecté à l’humain, le recruteur a souvent une mauvaise image en France. Emmanuel, lui, en a une vision magnifique.

« Je suis celui qui doit comprendre leur vrai besoin profond. Quel poste va aller à telle ou telle personne ? L’essentiel, c’est que le métier plaise. C’est une vraie valeur ajoutée. »

Il prend beaucoup de plaisir à se connecter à l’humain, à briser les masques pour voir ce que la personne veut. Cela demande certes des aptitudes, mais c’est pour lui, une expérience très intéressante.

« J’étais très jeune, mais comme j’étais spécialisé dans un domaine que très peu connaissent, ils se disaient, bon, peut-être qu’il comprend mieux. J’ai notamment fait des recrutements de candidats en fin de carrière. Les Start up sont prêtes à prendre des gens atypiques. »

Le coup de foudre pour la Polynésie et les Polynésiens

Arrivé il y a 16 ans en Polynésie française, Emmanuel est tombé amoureux et de ses îles et de sa population.

« J’y ai posé le pied grâce à un ami qui a voulu me faire découvrir les îles. J’ai fait quatre voyages et au quatrième voyage, ça a dérapé, je ne suis plus jamais reparti. »

En Polynésie, Emmanuel découvre qu’il existe des humains « humains ».

« On peut parler avec quelqu’un sans le connaître, échanger même sans avoir dix ans d’amitié et s’entraider, juste comme ça. Venant de métropole, tu apprends nulle part qu’il y a des personnes comme ça. À Paris, on se met automatiquement en position de défense. Un inconnu est un danger potentiel. »

Heiva 2010 avec Manahau

Ici, Emmanuel a le sentiment d’avoir trouvé une patrie d’accueil, un lieu où le contact avec la nature est très puissant. Nous sommes en 2009, Emmanuel a 33 ans.

« C’est peu explicable, mais c’est comme si j’avais toujours été fait pour être ici. Autant sur Paris, je n’ai jamais eu cette impression, autant ici, tout résonnait. »

Un métier dans la communication : webmarketeur

Après les ressources humaines, Emmanuel change de métier car il ressent le besoin de se centrer davantage sur la communication.

« Je suis allé vers la production événementielle et audiovisuelle chez M6, puis dans une boîte de production télé parisienne. Quelle aventure extraordinaire ! Mais un peu extrême, la caricature de la communication. Une vie très intense, pas d’horaires, plutôt compliqué pour l’équilibre de vie. »

Son ancien associé lui propose alors d’être son coéquipier pour une traversée du Pacifique à la voile.

« J’ai démissionné, pris l’avion jusqu’en Amérique, et de Panama, fait la traversée en bateau jusqu’à Mangareva. Ma première « touchée » sur le territoire s’est faite par bateau. »

En 2009, en vacances en Polynésie, Emmanuel se trouve en contact par hasard avec un homme qui monte la cellule e-business de Tahiti Nui Travel.

« Il cherchait un webmarketeur, j’ai répondu présent. C’était extraordinaire, on a fait le buzz avec l’opération « Et si on partait à Tahiti ? ». Il fallait faire vibrer les touristes en leur proposant de vivre l’expérience polynésienne, à travers une offre qui fasse sens. »

Faire découvrir différentes facettes de la culture polynésienne, avec à la clef un voyage de 10 jours à gagner… Plus de 20 000 fans répondent « Oui » sur Facebook à cette invitation. L’opération est relayée par un spot TV sur des chaînes de télévision et cela devient alors le plus gros buzz historique local. 

Emmanuel monte alors Fenua On Air, avec une patente de conseil en marketing et communication aux entreprises et une expertise en stratégie digitale. Il travaille entre autres avec la Maison de la Culture dans le cadre des animations digitales du Fifo, avec le GIE Tahiti Tourisme, Tahiti Nui Travel, et de nombreuses entreprises locales depuis.

L'envie de transmettre par la formation

Aujourd’hui, Emmanuel se dirige de plus en plus vers la formation. Son but ? Transmettre. Ses formations concernent les transferts de compétences et permettent de comprendre ce qui est lié au numérique, au digital. Comment créer un site web ? Quel contenu y mettre ? Comment utiliser les réseaux sociaux pour faire passer des messages efficaces ? Le but est de développer une communauté sur des messages forts.

« Des trucs et astuces pour que les entrepreneurs puissent être autonomes. Je travaille autant avec des grandes entreprises que des patentés. La CCISM propose mes modules, un parcours digital, qui sert notamment pour les artisans, les petits patentés. Je leur donne des clés, une vision globale. »

Emmanuel a rejoint PRISM, l’incubateur de projets et de Start-up de la CCISM depuis ses débuts l’années dernière en tant que « Mentor ».

« PRISM fait émerger des projets très authentiques. Il faut juste la petite étincelle. Il y a des jeunes qui reviennent avec cette envie de changer, de ré-ancrer la culture dans un projet moderne. Il faut montrer que c’est possible. »

Il accompagne également C. REVA, une plateforme de Crowdfunding.

S’épanouir et mieux se déployer en utilisant le numérique, tel est l’objectif d’Emmanuel :

« Les gens sont hyper heureux et prennent leur vraie dimension quand on leur met les outils en mains. Ils se disent que ce n’est pas si compliqué que ça. Il faut se faire confiance. »

Plus d'informations

Tehina de la Motte
Rédactrice web

© Photos : Emmanuel Schneider

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