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Sport

Le Va'a selon Gérard TEIVA.

Les techniques du Va’a avec Gérard Teiva

Publié le 5 juillet 2017

Gérard commence le Va’a (la rame) en 1978, à l’âge de 21 ans. Un début tardif, ce qui est assez étonnant au regard du palmarès de ce grand homme : 5 victoires au Hawaiiki Nui va’a en tant qu’entraîneur avec Shell et Teuiva, 4 victoires au Molokai, et une fois champion du monde de la discipline. Comment est-il devenu l’un des meilleurs aussi rapidement ? La réponse : il a été à bonne école. Hommes de Polynésie vous invite à découvrir les techniques du Va’a avec Gérard Teiva, entraîneur de la TEAM OPT.

LES TECHNIQUES DU VA'A EXPLIQUÉES PAR GÉRARD TEIVA, ENTRAINEUR DE LA TEAM OPT

Le Va’a, comme nous le connaissons aujourd’hui, n’existe que depuis les années 80. C’est l’époque de la création de la Fédération, des premiers clubs et surtout de l’évolution du matériel. Il s’agit d’une période d’entre-deux où les anciens ont pu inspirer les nouveaux en leur partageant leur savoir, leur expérience et leurs techniques.

Avant la création de la première Fédération de Va’a, seuls les districts pratiquaient ce sport, finalement réservé à une élite. Pour faire parti des équipes qui s’affrontaient aux compétitions du Tiurai*, il fallait faire ses preuves. En ce temps, Teahupoo* régnait, puis vint le tour de Maire Nui (Tautira). Deux écoles bien différentes mais qui partageaient la même base : le Huti Paari*.  

LE HUTI PAARI

Le Huti Paari, c’est la règle d’or des ancêtres du Va’a : « Loin devant et en profondeur. Il ne faut pas tirer avec la main mais avec le corps tout entier pour faire glisser la pirogue » explique Gérard. Adapté aux rames droites sans T utilisées dans les années 80, le Huti Paari est considéré comme la technique de prise de vitesse par excellence. « Tu calles ta rame devant et c’est toi qui pars », Gérard me montre le mouvement avec un bâton trouvé par terre, et d’un coup je ressens la cadence. Le rythme frénétique que donne le rameur à la pirogue peut s’apparenter à une danse qui part doucement mais qui ne s’arrête plus.

« Loin devant et en profondeur. Il ne faut pas tirer avec la main mais avec le corps tout entier pour faire glisser la pirogue »

Le Huti Paari est une technique qui s’utilise moins de nos jours. Tout d’abord du fait de l’évolution du matériel. En effet, les rameurs adaptent leurs techniques aux types de pirogues ou de rames avec lesquelles ils s’entraînent quotidiennement. Une rame en T ne nécessitera pas les mêmes mouvements qu’une rame droite, par exemple. Ensuite, vient la sensation. Les rameurs vont privilégier la sensation de vitesse, celle-ci va dicter le coup de rame. D’où l’arrivée d’une nouvelle technique : le Huti Pe’e*.

LE HUTI PE'E

Le Huti Pe’e permet de garder un rythme toujours soutenu. Il est question ici d’attaque : le rameur frappe l’eau de sa rame et ce de plus en plus rapidement. Cette technique peut varier en fonction de la houle puisque le rameur adapte la cadence et le coup de rame au plan d’eau. « Pe’e veut dire attaquer l’eau plus rapidement en effectuant un retour rapide » m’explique Gérard. Effectivement, la pirogue doit être propulsée vers l’avant à chaque coup de rame.

« Pe’e veut dire propulser, jeter »

Le Huti Paari et le Huti Pe’e sont des techniques permettant de maintenir et/ou d’augmenter la vitesse. Mais ces techniques ne pourraient être efficaces sans un bon coup d’accélérateur : le Pine*.  

LE PINE

Pour que la pirogue prenne de la vitesse, celle-ci doit se positionner à la surface de l’eau. Il est donc impératif, dès le démarrage, de soulever la ligne de flottaison de l’embarcation. Pour y parvenir, il y a la technique du Pine qui s’apparente à un coup d’accélérateur. Cette technique de déjaugeage du Va’a permet d’extraire la pirogue de l’eau et donc de favoriser la glisse. Gérard me montre comment procéder : 

« Il faut démarrer court, et progressivement rallonger le mouvement jusqu’à ce que la pirogue sorte de l’eau, et là on plante loin devant. »

« Loin devant », c’est finalement la leçon à retenir quand on pratique le Va’a. La technique est importante, mais l’envie et la détermination d’aller toujours plus loin, toujours plus vite, priment. Comme dans tous les sports, le mental est l’arme absolue et ce qui fait la différence. Les compétences physiques à elles seules ne suffisent plus, il faut aussi se forger un mental pour aller jusqu’au bout de ses capacités.

Va’a* : Pirogue polynésienne. Désigne aussi la discipline sportive de la rame avec pirogue polynésienne.

Tiurai* : Juillet. Désigne aussi les jeux traditionnels et compétitions sportives organisés durant le mois de juillet.

Teahupoo* : Commune de Teahupoo située à la Presqu’île de Tahiti. Désigne aussi l’équipe de Va’a qui représente cette commune.

Huti Paari* : Caller l’eau en profondeur et avec puissance.

Pine* : Attaque rapide de l’eau.

Mereani Maraeauria
Rédactrice web

© Photos : Hommes de Polynésie

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