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Société

Maxime, SOS pour refuges en perdition !

Publié le 4 juillet 2019

Membre de l’association « Te Rauatiati a tau a hiti noa tu », Maxime Tchan est un écocitoyen actif. Créée en 1987 suite à l’aménagement de la Papenoo pour la production d’hydroélectricité, l’association s’est ensuite penchée sur de nombreux autres dossiers, avec toujours le même cap : la préservation de l’environnement naturel. Hommes de Polynésie a souhaité aborder avec lui un sujet qui a le don de l’irriter : le saccage des refuges du sentier de l’Aorai.

HALTE AU MASSACRE!

Un parfum de vacances plane à l’idée de ces journées au soleil, en retraite ou en montagne. Et la randonnée pédestre figure parmi les activités préférées des amoureux de la nature. Dans leurs affaires on trouve tentes, réchauds, attirail de pique-nique – de quoi passer un moment agréable et garder de ces excursions un souvenir inoubliable. Mais si certains ont une démarche respectueuse envers cet environnement, d’autres ne réalisent pas les conséquences des traces qu’ils laissent derrière eux.

Maxime Tchan découvre l’Aorai en 1954, tout seul, alors qu’il n’a que 16 ans. « Heureusement que j’avais gravé « Maxime » sur une des planches du refuge, comme preuve de mon passage pour mes copains qui ne me croyaient pas. ». Depuis, il l’a gravi quelques centaines de fois, 111 précisément jusqu’au sommet, et au moins 300 ascensions pour effectuer des réparations ou mener des opérations.

« Le sentier de l’Aorai est vraiment une richesse de Tahiti, que nous avons pris soin d’entretenir. En 1989, avec nos membres de Punaruu, pendant 3 mois nous avons débroussaillé, taillé, coupé et dégagé l’accès. »

En 1987, au moment de l’aménagement de la Papenoo en zone de captage d’eau, destinée à fournir en électricité une partie de l’île de Tahiti, Maxime et quelques autres chasseurs créent l’association « Rauatiati a tau a hiti noa tu » (1), Union polynésienne de sauvegarde de la nature. Après de multiples tentatives infructueuses pour obtenir des subventions de la part du gouvernement, c’est finalement la Diren (Direction de l’Environnement) qui leur octroiera 1,2 millions de francs par an pour l’entretien du site, de 2001 à 2012.

« Mais le sentier ne figurant pas au patrimoine foncier géré par le territoire, les subventions ont été supprimées. »

APPEL A LA RAISON

Premières conséquences de l’absence de l’association sur les sentiers : les refuges sont très rapidement vandalisés par des « squatteurs » peu scrupuleux. De nombreuses vidéos, relayées sur les réseaux sociaux par des marcheurs et randonneurs, témoignent de ces endroits saccagés et transformés en dépotoirs. Attristé par de tels comportements et par l’absence de mobilisation des autorités, Maxime et d’autres bénévoles ont organisé en 2017 une grande opération de nettoyage.

« Nous avons collecté des sacs et des sacs de déchets, et le tout a été descendu à dos d’homme, puisque, faute de moyens, nous ne pouvons pas y envoyer un hélicoptère, comme c’était le cas auparavant. »

Maxime souhaite aujourd’hui alerter l’opinion publique sur l’état d’urgence de la situation. « Je pensais qu’une fois à la retraite, je pourrai retourner là-haut tranquillement. Et bien non, mon chiffre de 111 est bloqué depuis 5 ans, parce que si personne ne bouge, c’est tout un patrimoine qui va s’éteindre. »

A ses yeux, la nature est ce qui nous maintient en vie et nous fait vivre : « Cela élève notre âme, de savoir que l’on fait quelque chose pour le bien commun.»

Maxime, né en août 1940, avait dans la tête des rêves d’aventures, à une époque où ils étaient 70 000 habitants sur l’île, et où leurs préoccupations étaient un peu plus terre-à-terre que celles des jeunes d’aujourd’hui.

« Aux hommes de Polynésie, je dirais qu’il faut s’ouvrir, ne pas se focaliser sur son pito. Le numérique aujourd’hui peut être un outil de protection. C’est un outil de ce temps. Nous avons croisé plusieurs groupes de jeunes qui sont naturellement connectés à la nature, naturellement sensibles à l’écologie, comme Moana (2), Laiza (3), Moea (4) – ils sont connectés et ouverts, mais ça c’est le haut du sommet. J’ai beaucoup d’espoir en la jeunesse…»

Plus d'informations

Page Facebook de l’association « Te Rauatiati a tau a hiti noa tu » : https://www.facebook.com/terauatiati/

Jeanne Phanariotis
Rédactrice web

© Photos : Hommes de Polynésie

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