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Portrait

Steeve Hamblin, passionnément Polynésie !

Publié le 17 novembre 2018

Il a été manager dans l’une des plus grosses entreprises de Polynésie. Il a monté quelques projets, puis on est venu le solliciter pour devenir ministre et aujourd’hui Steeve Hamblin est un chef d’entreprise qui voyage beaucoup pour ramener au fenua des techniques haut de gamme de coaching et de développement personnel dont il veut faire profiter les Polynésiens. Hommes de Polynésie a rencontré cet homme qui a vécu plusieurs vies…

Avec une maman calédonienne et un papa de Vairao (presqu’île de Tahiti), le jeune Steeve a été élevé dans le schéma classique des études, du travail et d’une bonne situation en vue d’une bonne retraite. Il en prend le chemin en devenant le manager export et marketing de la Brasserie de Tahiti, avec pour mission l’ouverture de nouveaux marchés. Mais l’entreprenariat démange déjà Steeve qui crée le site petitesannonces.pf puis la régie Tahiti Pub avec son épouse Terainui. En parallèle, il mène une réflexion écrite sur la manière de faire venir un touriste en Polynésie pour moins de 100 fcp…

DE LA SOCIETE CIVILE AU GOUVERNEMENT DE POLYNESIE

Ce mémo intéressant et visionnaire lui vaut d’être remarqué par le nouveau gouvernement de Gaston Tong Sang qui, entre deux tauis, lui propose de quitter la société civile pour devenir ministre du tourisme. Steeve relève le défi, se passionne pour cette responsabilité et fait des rencontres humaines dont il garde un excellent souvenir : Joel Allain avec qui il travaille sur les Etats Généraux, Cedric Pastour, qui prend la tête de la compagnie Air Tahiti Nui, ou Dick Bailey avec qui il prépare la « loi croisière ». L’expérience gouvernementale aura duré 16 mois. Une expérience très enrichissante sur le plan humain, mais un microcosme où Steeve se fait pour la première fois des ennemis…

Il reste malgré tout intimement persuadé que le tourisme doit devenir la véritable locomotive de l’économie locale et il quitte ses fonctions ministérielles en laissant derrière lui le COST (1), élaboré avec tous les acteurs du tourisme local qui fait encore aujourd’hui référence dans ce domaine.

« Je voulais ensuite continuer à travailler pour mon pays mais d’une autre manière… »

Que faire après une expérience de ministre ? Pour Steeve la réponse était une évidence : il devait trouver une voie pour continuer à travailler pour la Polynésie et les Polynésiens. L’idée qui le taraude c’est d’apporter des solutions aux problèmes des gens… Vaste programme ! Et Steeve voyage… il s’inscrit à des programmes de coaching de très haut niveau, des méthodes américaines développées par des business men qui ont réussi dans les affaires et qui vendent leurs méthodes. Aux Etats-Unis, ces programmes ont un coût élevé et s’adressent bien souvent à une élite qui insuffle les germes du succès et de la réussite professionnelle. Steeve a vite trouvé son idée : ramener ces méthodes en Polynésie et en faire profiter le plus grand nombre d’une façon qui serait abordable pour ses concitoyens.

BUSINESS MAKER ACADEMY

« En 2016, je crée Business Maker Academy »

L’idée est d’autant plus évidente qu’on lui fait précisément la demande d’une adaptation de ces méthodes à l’échelle polynésienne. Et le chantier est immense : entre le coaching pur, le marketing, le management d’entreprise et toutes les techniques de communication, il y a une possibilité infinie de chantiers et de programmes.

« Je veux proposer une alternative à des jeunes qui, dans 20 ans, n’auront pas de retraite »

Steeve enseigne que les échecs font partie de la réussite, et il motive tellement bien ses troupes que beaucoup se lancent dans l’entreprenariat qu’il considère comme étant une éducation à part entière. Ses séminaires se font dans une ambiance qui n’a rien de scolaire, il développe un esprit familial, on n’est pas véritablement en classe, on se salue en se faisant des high-five, et il arrive que l’on danse aussi dans certains séminaires. Un climat décontracté est ainsi créé pour que tout le monde se sente à l’aise, et que l’on ose prendre la parole pour apprendre à se vendre.

« Et ça marche ! Plus de 50% de mes élèves lancent leur activité, les autres se concentrent sur leurs familles ».

C’est l’un des grands mérites de Business Maker Academy : provoquer des déclics pour sortir du chômage ou d’un statut de salarié et faire le grand plongeon de l’entreprenariat.

Parmi les exemples les plus connus, Steeve est fier de citer le cas de Tamatoa Ellacott qui a lancé avec succès son projet de port à sec à la marina Taina, solution ingénieuse pour parquer des bateaux dans de gigantesques étagères et libérer de la place dans l’eau. Vaitiare Tuhoe (2) se souvient de ses séances avec Steeve au cours desquelles elle a eu ce fameux déclic pour décider de vivre à fond ses passions de la chanson et de la peinture.

UNE AUTRE TECHNIQUE : LE BOOT CAMP

Lorsque les séances de la Business Maker Academy ne se déroulent pas dans des salles climatisées, une autre technique consiste à s’isoler pour mieux se retrouver, déconnectés de son téléphone et d’internet, pour méditer et apprendre à mieux communiquer. Ce sont les « boot camps », dont un élève de Steeve, Hiti Menneson, a justement fait une spécialité à destination des adolescents en difficulté ou en manque de repères. Cela se passe dans la nature, on campe sur place et il n’y a aucune interférence ou tentation extérieure possible.

En marge de tout cela, Steeve et ses équipes de bénévoles distribuent 100 repas par semaine aux SDF de Papeete, autre moyen d’aller vers l’autre et d’être utile à son prochain. Il multiplie les voyages pour rester à la pointe des évolutions techniques qui se font ailleurs, qu’il ramènera et adaptera ensuite au fenua pour en faire profiter le plus grand nombre. La méthode et le succès de Steeve ont été parfois critiqués, et surtout jalousés, comme début 2017 lorsqu’il crée une agence de voyages à Nouméa, elle lui vaudra 2 articles sanglants d’un blogueur masqué. Il conclut notre entretien avec cette devise résolument positive :

« Tu m’aimes, tant mieux… Tu ne m’aimes pas, tant mieux ! »

1 Conseil d’Orientation Stratégique du Tourisme

2 voir portrait dans FEMMES DE POLYNESIE

Plus d'informations

Laurent Lachiver
Rédacteur web

© Photos : Steeve Hamblin, Laurent Larchiver

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