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Sport

Grimpeur au cocotier- crédit photo Thierry TEAMO

Le premier mondial de grimper au cocotier, ici, au fenua* !

Publié le 11 juillet 2017

Cette année la discipline du grimper au cocotier est mise à l’honneur avec le premier championnat du monde organisé au musée de Tahiti et des îles, à Punaauia. Les sélections sont programmées le vendredi 14 juillet et les finales le samedi 15 juillet et ce, en marge des compétitions du Heiva Tu’aro Maohi, les sports traditionnels du fenua.

Le grimper au cocotier trouve son origine au fenua

Aux temps anciens les polynésiens avaient l’habitude de grimper au cocotier, par nécessité plus que pour tout autre chose. Le cocotier représentait en effet à leurs yeux, un moyen de subsistance mais surtout une source naturelle de matières premières où tout était utilisé pour les besoins de leur vie quotidienne. Les feuilles de palmiers, les fibres, noix de coco ainsi que le tronc étaient utilisés dans les domaines de l’alimentation, des transports et de l’habitat. À titre d’exemple, les feuilles de palmiers servaient à la confection d’une toiture ou de pans de murs d’une maison. Aujourd’hui elles ne sont utilisées que pour la décoration ou l’art floral, voire la confection de paniers récipients alimentaires appelés « o’ini », que l’on utilise lors de la réalisation d’un four tahitien, le « ahima’a ». Le cocotier (tumu ha’ari en tahitien) est un symbole fort de la culture polynésienne, il possède sa propre légende et depuis toujours, les polynésiens l’ont protégé, notamment contre les nuisibles. C’est la raison pour laquelle, un collier composé d’une plaque d’aluminium est fixé autour du tronc afin d’empêcher les rongeurs d’atteindre le sommet du cocotier.

Cependant, avec le temps, la modernité et le changement de mode de vie de la population, le grimper au cocotier disparaît peu à peu du paysage social et culturel du fenua. Seuls quelques adeptes et passionnés ont perpétué à l’ombre des projecteurs cette discipline, avant de la faire à nouveau revivre au grand jour.

Désormais, chaque mois de juillet, le public a l’opportunité de découvrir cette épreuve sportive lors du « heiva tu’aro maohi », ces compétitions consacrées aux sports traditionnels. Charlie FAATOA et Tainui LENOIR sont les ambassadeurs les plus connus de la discipline.

Enoch LAUGLIN, le président de la fédération « tu’aro maohi » du fenua et président du comité des sports ancestraux du pacifique nous confie : « Le grimper de cocotier vient de chez nous, à l’époque de l’OTAC, il y a dix, quinze ans ils le faisaient sans problème et puis ça a disparu… Et là ça revient. Moi je trouve que c’est une belle discipline, physique, il faut vraiment être en alerte, concentré, agile et rapide, tu vois ». 

Promouvoir le grimper au cocotier afin d’éviter sa disparition

C’est d’ailleurs le comité des sports ancestraux du pacifique, présidé par Enoch LAUGLIN et regroupant la Polynésie, les îles Hawaii, la Nouvelle-Zélande et Rapa Nui qui met tout en œuvre pour relancer la discipline du grimper au cocotier : « L’année dernière nous étions à Hawaii, où ils pratiquent plus souvent que nous, le grimper au cocotier. Ils le font pour les touristes, le spectacle et le show, d’ailleurs il y a un groupe là-bas qui fait le hula* – grimper au cocotier. Ce sont des hommes qui, à un moment donné, s’arrêtent de danser et ils montent au cocotier, c’est tout un rituel. Et c’est donc de là qu’est venue l’idée, lors de notre dernière réunion du comité des sports ancestraux du pacifique, que cette année on allait relancer l’activité du grimper au cocotier et qu’on allait organiser le premier championnat du monde de grimper au cocotier ».

Les îles Rarotonga, Hawaii et la Floride ont déjà organisé des compétitions de grimper au cocotier, mais le comité des sports ancestraux du pacifique vient de déposer la marque : the world championship of the climbing coconut, les championnats du monde de grimper au cocotier, dont la première édition aura lieu les 14 et 15 juillet au musée de Tahiti et des îles.

Lors de ce premier mondial, sept pays vont y participer : « Il y a Hawaii qui vient en force, les Samoa américaines, les Western Samoa, Fidji, Tonga, un néo-zélandais qui pratique le grimper au cocotier à Hawaii mais il va concourir sous les couleurs de la Nouvelle-Zélande, les îles de Rarotonga qui sont déjà à un niveau assez élevé et nos tahitiens où l’activité commence à bien reprendre. On a fait nos sélections, on attend la descente des îles pour finaliser les sélectives.  Au total ce sont quatorze étrangers qui seront présents, deux ne pourront plus venir pour des raisons de santé. Chez nos athlètes locaux, nous avons douze sélectionnés dont trois de Tahiti. Pour les archipels, il y aura des représentants de Tahaa, Maupiti, Manihi et un athlète de Tubuai. Les critères du grimper au cocotier retenus pour les sélectives, sont de six mètres cinquante, à monter le plus rapidement possible et de huit mètres pour les finales. Il y a des favoris notamment chez les samoans » nous précise Enoch LAUGLIN.

Ce premier championnat de grimper de cocotier organisé en Polynésie est le fruit de trois années de promotion de la part des membres du comité des sports ancestraux auprès des pays de la zone pacifique.

Championnat du monde de grimper de cocotier, crédit photo fédération des sports et jeux traditionnels
© Fédération des sports et jeux traditionnels

Aujourd’hui, les îles Rarotonga, les Samoa américaines, les Western Samoa et les îles Fidji souhaitent intégrer le comité des sports ancestraux du pacifique : « notre objectif est vraiment de faire du haut niveau, donc notre idée c’est vraiment de partager, de faire connaître, de promouvoir nos sports à l’extérieur et je pense qu’on est en phase de gagner notre pari, vu l’engouement de pas mal de pays qui veulent s’intégrer au comité des sports ancestraux du pacifique. L’idée future est que chaque pays puisse présenter un sport où chaque athlète devra s’y exercer ».

Le comité des sports ancestraux du pacifique vise donc plus loin que les championnats du monde de grimper au cocotier. Après cette première compétition mondiale à Tahiti, les îles Hawaii organiseront le 3 septembre prochain, le premier triathlon de sports ancestraux de grimper au cocotier, de lever de pierre et de course de porteurs de fruits. Trois de nos athlètes y participeront. Aller la Polynésie, I mua* !

*Fenua : mot tahitien pour pays
*I mua : mot tahitien pour « en avant »

Thierry TEAMO
Rédacteur web

© Photo de couverture : Thierry TEAMO

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