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Art & Culture

Jean Deligny, tatoo by Rapa man !

Publié le 6 mars 2019

Lorsque l’on parle de Tatouage polynésien, on a tendance à emprunter des raccourcis en s’imaginant qu’il n’existe aucune autre référence que le motif marquisien ou des îles sous le vent ou bien encore des Tuamotu. Notre portrait du jour est une exception. Jean Deligny est natif des Australes. Un enfant de Rapa qui rêve de tatouer des motifs de chez lui. Il l’a confié à Hommes de Polynésie

RAPA MAN

« Je me présente, je m’appelle Ieremia, Jean Deligny. Je suis un mélomane pessimiste. »

Une entrée en matière qui augure une belle rencontre. On apprend que cet enfant du pays dit aimer les sonorités du pacifique, du triangle Polynésien et le reggae autant que le chocolat. Une oisiveté qui tranche avec le fait de jouer d’un instrument de musique et de ramer. Mais pour Jean c’est encore dans le dessin qu’il excelle.

« Mes coins d’inspiration ? Chez moi à Papara là où je suis tranquille. »

Né d’une mère institutrice originaire de Rapa aux îles Australes et d’un père de Hiva -Oa aux Marquises, ils lui donneront le goût de la musique, du sport et du voyage.

« Elle aimait chanter et jouer de la guitare et mon père était matelot, j’adore ça »

Il effectue sa primaire à Rapa où sa mère était directrice d’école. Et comme chacun des enfants scolarisés dans les archipels éloignés, il doit quitter son nid douillet pour poursuivre sa scolarité à Tahiti. C’est donc au collège de Papara qu’il sera orienté. A l’issue de sa 3ème technologie, c’est au lycée de Taravao dans la branche mécanique hors-bord qu’on le retrouve.

« J’ai commencé à tatouer un camarade de classe en cours de technologie au lycée de Taravao avec un compas, c’était sûrement un signe qui montre que j’en ferais mon métier plus tard. »

LE REVEIL DU TATOUEUR

Jean a commencé au bas de l’échelle comme tout tatoueur qui se respecte. Au moment où l’on se parle, il envisage d’ouvrir son propre Shop, reste à définir le spot pour son implantation…

« Pour l’instant je me déplace beaucoup dans les îles notamment à Bora Bora comme aujourd’hui, Arutua, Rangiroa où se déroulera le Farerei hanga en septembre. »

Bien qu’il reconnaisse que le tatouage polynésien soit mondialement connu, Jean veut participer à sa façon à le promouvoir à l’étranger. « il est très beau, le plus beau même je trouve en parlant de motifs ! ». Notre tatoueur favorise l’innovation au standard et créer tout en conservant le style local.

« Oui j’adore les nouveaux motifs, mais j’ai en projet de tatouer uniquement les motifs « Tuhaa pae » qui ne sont pas très bien connus. J’essaie de retrouver des motifs originaires de mon île : Rapa. »

Pour Jean, le tatouage est une référence au même titre que la perle et bien plus encore, puisque son existence est antérieure à l’exploitation de la perle par exemple. Il reconnait volontiers varier les influences en s’inspirant de Wallis, Samoa, Marquise, Rurutu etc.

Bilan ? Le tatouage en Polynésie explose avec la multiplication de nouveaux tatoueurs qui arrivent sur un marché en pleine expansion, et c’est tant mieux ! Jean conclut sur cette note optimiste :

« Dans ma vie il n’y a pas que le tatouage, il y a le fa’aapu, le travail de la terre, et la mer, c’est également ça notre avenir. Mais à ceux encore vierges de tous motifs, je peux arranger ça ! N’hésitez pas ! »

Jeanne Phanariotis
Rédactrice web

© Photos : Jean Deligny

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