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Hotu, chanteur lyrique - Hommes de Polynésie

Hotu, talentueux chanteur lyrique

Publié le 29 décembre 2017

Hotu, aussi connu sous le prénom de Jerry, est un jeune homme plein d’entrain. Il vit sa vie avec passion, tout comme son art : le chant lyrique. Son quotidien est bercé par sa voix et son objectif est de la partager pour en faire profiter les personnes qui l’entourent. Pour lui, la musique est un moyen d’adoucir les maux de l’existence, d’égayer les cœurs et de donner le sourire. Pour Hommes de Polynésie, Hotu ouvre les portes de sa passion de toujours et nous explique l’importance du chant lyrique dans sa vie.  

La découverte d’une passion

Hotu est à l’école lorsque son instituteur découvre ses talents de chanteur. Chaque élève passe, l’un après l’autre, pour essayer de découvrir son talent caché. L’instituteur demande alors à Hotu de chanter et lui dit : « Toi, tu vas devenir le soliste de l’école ».

« Il avait vu que ma voix était faite pour le chant, pas le chant rock’n’roll mais le chant lyrique, les chants doux. »

Ils montent la chorale de l’école, qui se produit au Petit Théâtre de la Maison de la Culture de Papeete. Les élèves vont aussi chanter dans les hôpitaux et au centre de rééducation Te Tiare de Faa’a. Ils rencontrent des artistes comme Esther Tefana et Mareva. Toutes ces expériences conduisent le jeune Hotu à son éveil musical.

« C’est comme ça que j’ai commencé ma petite carrière. »

Il nous confie avoir été très touché par les patients du centre de rééducation Te Tiare. Il ressent le besoin de « faire quelque chose pour ces personnes », des personnes fatiguées qui, pour lui, avaient besoin de musique.

« J’ai demandé à un homme qui jouait de la guitare de faire un chant avec moi. Les personnes avaient tellement pris de plaisir que je venais tout le temps chanter là-bas. J’ai commencé à me faire découvrir par les malades et les infirmières. »

Hotu est aussi influencé par sa mère, musicienne et chef de cœur en paroisse à l’Église. Elle l’emmène tout le temps avec elle et le jeune garçon la suit avec plaisir. C’est ainsi qu’il commence à perfectionner sa voix, dans la chorale de l’Église, où il devient soliste et psalmiste. Il prend ensuite des cours de chant au Conservatoire, où il rencontre Gaby Cavallo avec qui il fait un stage.

« Il m’a entendu chanter, fredonner et il a voulu découvrir ce que ma voix pouvait faire. »

Une pratique quotidienne

Le chant est avant tout une passion pour Hotu. Il chante lorsqu’il est fatigué, il chante pour détendre l’atmosphère, pour faire sourire, pour adoucir…

Hotu est également en stage à la Marine Nationale et devrait s’engager en avril. Mais cela ne l’empêche pas de chanter chaque jour.

« Pendant mon stage, il m’arrive souvent de lancer une chanson, j’appelle cette personne le fils du do. Elle entame le chant et va donner le ton, afin que tout le monde puisse continuer. Par exemple, le chant du Tamari volontaire, que je commence et les autres continuent avec moi. »

Pour l’instant, Hotu est PMM (Préparation Militaire Marine) ou matelot. Par la suite, il envisage d’entrer dans l’école des sous-officiers mais nous confie qu’il aimerait garder ce qu’il appelle « ce petit travail du petit chanteur de la marine ».

En dehors de son stage, Hotu pratique toujours le chant à la chorale de sa paroisse, avec un planning très chargé : préparation des messes de Noël, tournées à la Mairie, visite des malades à l’hôpital et au centre de rééducation, et même un passage à la radio Maria No Te Hau. Le jeune homme intervient aussi à l’école Marurai ukulélé school depuis que le directeur lui a proposé de chanter lors d’un gala avec son orchestre.

« J’ai rencontré énormément d’artistes, comme Andy Tupaia, grâce à cette école. »

S’entrainer au quotidien a aussi été nécessaire pour le jeune homme lorsque sa voix a commencé à changer en grandissant. Il nous explique que les cordes vocales, comme les muscles d’un sportif, doivent travailler. Pour Hotu, son entrainement se compose de deux à trois heures de chant par jour.

« Quand j’étais petit, ma voix était très aiguë. Lorsque j’ai grandi, heureusement que j’ai continué à pratiquer car sinon les cordes vocales se détendent et je ne pourrais plus monter comme je le fais aujourd’hui. »

Le chant lyrique, plus qu’un métier

Lorsque nous demandons à Hotu de nous expliquer ce qu’est le chant lyrique, il préfère nous en donner une définition très personnelle. Pour lui, c’est un chant « qui veut faire passer un message dans la douceur ». Un chant « angélique », dans les aigus, une voix dans les hauteurs, comme l’Ave Maria par exemple.

Aujourd’hui, Hotu est reconnu dans la rue, et cela lui fait chaud au cœur :

« Quand les gens me parlent, c’est comme s’ils étaient encore au moment où ils m’avaient vu chanter. Tant que la personne aime et ressent ce plaisir d’écouter, ça me fait plaisir. »

Lorsqu’il chante pour quelqu’un, le jeune homme souhaite lui faire oublier ses tracas du quotidien. Travail, famille, argent… La musique et le chant sont pour lui un moyen de se vider la tête, comme une thérapie qui résoudrait de nombreux problèmes. Et Hotu parle par expérience !

« C’est ce que j’ai vécu, j’ai eu un souci avec un ami, j’ai essayé d’écouter des chants qui te portent conseil, je suis tombé sur une chanson tellement douce que ça a réglé mon problème. Quand tu fais trop attention à certains problèmes, tu te prends trop la tête. »

Malgré son jeune âge, Hotu est une personne pleine de sagesse. La musique lui a appris de nombreuses choses sur la vie. Pour lui, c’est la meilleure des conseillères. Il recommande d’ailleurs à chacun, dans un moment de doute, de colère ou de tristesse, de prendre un moment pour soi et d’écouter une chanson apaisante, afin de prendre du recul. Chanter, il le fait d’abord pour les autres, pour pouvoir transmettre cet apaisement. Et en transmettant aux autres, il se fait également plaisir à lui-même : donner pour mieux recevoir.

« Quand on m’appelle je suis là, c’est ma passion, c’est plus qu’un métier pour moi, c’est ma vie. »

Camille Lagy
Rédactrice web

© Photos : Hommes de Polynésie et Teiva Teai

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